Morelia viridis aru

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ou « Morphée » mon amour

Tous les boïdés (boas, pythons) sont menacés d’extinction. Ce python est protégé par l’annexe 2 de la Convention de Washington (CITES).

C’est quoi son nom déjà?

Morelia Viridis, appelé autrefois Chondro ou Chondropython.
En allemand: Baumpython
En anglais: Tree Python
En chinois: 绿树蟒

Y vient d’où ceui-ci?

Australie, Papouasie, Nouvelle-Guinée (Irian Jaya), îles environnantes.

Son milieu naturel?

Les forêts tropicales humides, jusqu’à 1800m d’altitude !

Ça vit longtemps?

15 ans environ.

C’est comment grand adulte?

1.2 à 2 mètres pour les plus grands. Les Aru sont parmis les plus petits Viridis.

Conditions de maintien

  • Température: 29°C ambiants, plutôt vers le coin chaud, et à 24°C la nuit. Surtout attention à ne pas trop chauffer! Thermostat indispensable. Chez moi, le câble chauffant est en partie au sol au dessous du bac d’eau, passe contre la paroi arrière, puis finit dans un bambou qui traverse le terra.

  • Hygrométrie: Environ 60% à 70% suffise à un individu adulte. Une humidité trop élevée pourrait provoquer des maladies respiratoires. Les juvéniles seront maintenu plus humide: aux environs de 80%.

  • Éclairage: Je ne parlerais pas des néons et ampoules UV car leur efficacité et leur nécessité pour les serpents toujours très controversée. Cependant, il va de soit que le terra sera illuminé de manière naturelle ou artificielle une dizaine d’heure par jour. Personnellement, j’utilise un néon UV allumé environ 6 heure par jours, celui-ci s’ajoutant à la lumière naturelle car mon terra est bien exposé au soleil en matinée. Dans la nature, les forêts sont très denses et la lumière devient vite tamisée et s’épuise au fur et à mesure que l’on se rapproche du sol.  Un Viridis juvénile vie entre 3 et 5 mètres de hauteur. Un adulte est poser entre 15 et 18 mètres, ce dernier est donc d’avantage exposé au rayon du soleil.

  • Un bac d’eau suffisamment grand pour qu’il puisse s’y baigner.

  • Substrat : comme d’hab, copeaux ou papier ménage…

  • Morelia Viridis est l’un des rare serpent exclusivement arboricole: On prendra donc grand soin de lui fournir à terrarium adapté et d’y fixer plusieurs branches afin qu’il puisse s’y lover avec son élégance si particulière.

  • Terrarium : Il s’agit d’un serpent arboricole qui ne nécessite pas un grand terrarium, 600 x 600 x 700 mm lui suffisent, cependant je recommande vivement un terrarium plus vaste. Référez-vous aux exigences de l’OVF. Les juvéniles seront maintenus dans de petit vivarium: leur développement, repas et mues seront ainsi mieux gérés. Il est conseillé de ne pas loger plusieurs individus ensemble, à moins d’avoir un très grand terrarium.

Mœurs

Lové sur sa branche, immobile la plupart du temps, il ne descend au sol que rarement. À l’inverse de la grande majorité des autres serpents, il ne se cache jamais ! On peut donc l’observer en permanence.

La petite histoire conte que s’il trouve sa nourriture en abondance, perché en haut de sa branche fétiche, il ne quittera jamais celle-ci, ou éventuellement pour se reproduire et pondre (non, les oeufs des Viridis ne comportent pas de parachute…)

Ce serpent n’apprécie guère les manipulations. Malgré son apparence placide, il est prompt à mordre. Les dents sont longues et effilées. Leur morsure peut s’avérer douloureuse, d’autant plus qu’il peut y laisser quelques dents, bien enfoncées dans la plaie…

Le mien est pourtant très câlin! Non je rigole… cependant, avec un peu de tact, il accepte d’être manipulé de temps en temps.

C’est quoi qui graille?

Dans son milieu naturel, il se nourrit d’oiseaux, et peut-être de chauve-souris. En captivité, des souris de taille adaptées lui seront distribuées 1 fois par semaine, puis espacez la fréquence une fois le serpent grandissant. On peut occasionnellement lui donner des poussins, ceux-ci ont paraît-il un effet laxatif*. Il ne faudra cependant pas leur en donner trop souvent car ils sont moins nutritifs que les rongeurs, et le serpent pourrait alors souffrir de carences.

Chez les tout jeunes individus, vérifiez à ce qu’ils aient déféqué avant de nourrir à nouveau, au moins 1 fois tous les deux semaines.

*Viridis est souvent sujet aux occlusions intestinales, ceci s’explique peut-être par son manque de motivation à pratiquer un sport quelconque…

Miam miam…

Reproduction

Dur dur…

Il s’agit là, pour quelques passionnés, ni plus ni moins, du Saint Graal!

Peut-être j’exagère quand même un peu…

Quelques particularités

Le changement de couleur ontogénique: A la sortie de l’oeuf, les Morelia Viridis sont dans la majorité des cas jaunes; ainsi était le mien. Il arrive quelquefois que ceux-ci naissent rouges, voire noires pour les plus chanceux et selon leur provenance. Au fil du temps, ils arboreront une belle couleur verte, avec quelques variations selon leur localité.

Voilà quelques photos de « Morphée », espacées de plusieurs mois, illustrant ce surprenant changement.


La gestation
: Une autre surprise de la nature: lorsqu’une femelle Aru est gravide, elle devient généralement entièrement bleue!

La queue:  Elle est foncée chez les Aru, et préhensile! C’est-à-dire qu’il peut l’utiliser pour se maintenir sur une branche par exemple. L’extrémité de la queue est fragile, et on peut aisément la casser si l’on force trop. Alors attention, j’insiste: ne tirez pas dessus. Fait surprenant: lorsque celui-ci a la dalle, il l’agite à la manière d’un vers qui se tortille… ceci pour attirer sa proie favorite dans son milieu naturel, les oiseaux. Ce phénomène se nomme le leuring. Tous les individus ne font pas forcément cela. Le mien a d’ailleurs cessé cette manie à l’age adulte!

Des sens hyper affûtés: Ses pupilles sont verticales. Elles sont extrêmement fines et étirées la journée : pas besoin d’ouvrir grand les yeux, la lumière est abondante. La nuit, elles s’élargissent et viennent prendre presque toute la place de ses iris jaunes. Comme les chats, quoi ! De plus, les pythons possèdent des capteurs thermiques: les fossettes thermosensibles (les trous vers sa gueule). Celles-ci leur permettent de détecter d’infimes variations de température d’une éventuelle proie. Ceci combiné aux informations transmises de la langue à l’organe de Jacobson permet aux serpents de déterminer précisément à quelle distance se trouve une proie. Ils frappent la gueule ouverte avec l’exactitude d’un engin de guerre hi-tech, même dans l’obscurité la plus totale.

Les localités

On distingue plusieurs « races » chez Viridis. Celles-ci ne sont pas des sous-espèces, mais des localités. C’est-à-dire, « l’endroit exact de la capture de l’animal ou de ses ascendants » (Thierry Boulaire).
En voici quelques-une, les plus courantes:

  • Aru
    taille: le plus petit
    caractère: le plus docile
    livrée: verte
    épine dorsale: pigmentée de blanc
    face ventrale: faiblement parsemée de bleu
    queue: arrondie
    bébé: jaune avec tâches foncées irrégulières

  • Sorong
    taille: moyenne
    caractère: plutôt docile
    livrée: verte, avec ligne bleue des narines au cou.
    épine dorsale: régulièrement parsemée de taches bleues
    queue: plutôt pointue
    bébé: rouge / jaune, avec épine dorsale brune ou noire

  • Biak
    taille: grand
    caractère: agressif
    livrée: vert pastel, avec de grandes taches jaunes
    queue: pointue
    bébé: jaune, orange, rouge ou noir, avec épine dorsale parsemée de triangles jaunes ou blancs

  • Merauke
    livrée: verte
    épine dorsale: lignée de blanc
    face ventrale: jaunâtre ou blanchâtre

  • Yapen
    taille: le plus grand
    caractère: agressif
    livrée: vert pastel, avec des tâches jaunes plus ou moins grandes/ vert parsemé de blanc
    queue: pointue

Chacune de ses localités regroupe donc des individus aux caractéristiques morphologiques distinctes. On prendra donc soin de ne pas reproduire des individus différents entre eux, afin de ne pas perdre les particularités originelles propres à leur groupe.

sources pour ces définitions de localités: Thierry Boulaire, « l’élevage du python vert Morelia Viridis », Philippe Gérard Éditions.

Python Vert et Boa Emeraude

Morelia Viridis possède un faux-jumeau: Corallus Caninus, le boa canin ou boa émeraude. Celui-ci vient d’Amérique du Sud. Ce sont tous deux des boïdés arboricoles, l’un et l’autre subissent un changement de couleur ontogénique avant de devenir vert à l’âge adulte. Ils n’ont pourtant aucun lien de parenté! Différents à l’origine, ils ont apparemment évolué de la même manière en s’adaptant à leur environnement similaire bien que distant de quelques milliers de kilomètres. C’est ce qu’on appelle une convergence adaptative.
Un oeil exercé différenciera sans peine ces deux espèces. Le boa possède un museau plus large et ses lobes (les deux bosses à l’arrière de la tête) sont plus prononcés. Des taches blanches allongées parcourent son corps perpendiculairement. Ses écailles situées entre les narines sont moins nombreuses, mais beaucoup plus grandes. Il est plus grand, plus agressif, plus rare et plus cher!

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Je ne détiens pas la science infuse…

La terrariophilie est tout sauf une science exacte! Je fais uniquement part de mes méthodes, de mes avis, et de mes observations. Peut-être vous trouverez mes propos inexacts ou erronés. Si tel est le cas, n’hésitez pas à me le communiquer. Merci.

textes, animaux, photos: gentilcopain