Orthriophis taeniura ssp

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Son p’tit nom

Le nom scientifique de cette espèce est Orthriophis Taeniurus (suivis du nom de la sous-espèce), anciennement est élaphe taeniura. Elle possède son lot de noms vernaculaires (communs): « serpent à raie », « serpent ratier à queue lignée », ou encore « couleuvre grimpeuse ». Ceux-ci varient selon les pays. En allemand: Höhlenschönnatter ou Schönnattern. En anglais: Taiwan Beauty snake, et en japonnais: Taiwan-Suzio!

Bien que ce serpent soit réputé dans le monde de la terrariophilie depuis plusieurs années, les découvertes sur cette espèce et sous-espèces sont encore d’actualité. Il y a donc fort risque que les nominations changent ou évoluent.

Les sous-espèces

Orthriophis Taeniurus Taeniurus

« Le serpent-ratier à queue lignée de Chine Orientale »: Sa teinte à l’âge adulte varie entre le brun jaune et le vert olive. La région du cou peut occasionnellement comporter une légère touche d’orange. Elle porte le caractéristique H comme patron du dos (schéma d’écailles formant un H noir sur le dos vert du serpent). Les variations de couleurs entre les jeunes et les adultes sont très faibles.

Sa taille varie entre 1m30 et 1m60, ce qui en fait la plus petite sous-espèce des Taeniura.

Son aire de répartition se limite aux plaines et aux collines de l’Est de la Chine. La ponte occasionne 5 a 12 œufs. La mère couve généralement ses œufs quelques jours après la ponte.

Orthriophis Taeniurus Frisei

« Le serpent-ratier à queue lignée de Taïwan: Celui-ci peut arborer des teintes beaucoup plus oranges que la T. Taeniurus. La principale différence visuelle réside dans le schéma du dos. Le Frisei nous montre des taches noires arrondies ou ovales, qui peuvent êtres légèrement reliées entre elles en forme de H ou simplement organisées en deux rangées distinctes.

La taille adulte se situe aux alentours de 2m20 et le record est de 2m70!

Ici les juvéniles ont une couleur plus sombre que les adultes. La ponte occasionne entre 8 et 25 œuf. Contrairement aux autres sous-espèces, la maturité sexuelle est atteinte vers 1 année et demi! Cela fait de cette sous-espèce la plus prolifique des Taeniura!

Orthriophis Taeniurus Mocquardi

« Le serpent-ratier à queue lignée du Mocquard »: Sa teinte est généralement plus portée vers le jaune miel que les précédentes, cependant des tons vert olive ont déjà été observés. Le schéma du dos est relativement semblable à celui du Frisei, mais les taches de Mocquardi sont plus étroites et plus allongées.

Sa longueur est de l’ordre de 1m60. Des individus de 1m90 ont cependant déjà été observés.

Son milieu naturel s’étend des plaines du Sud de la Chine jusqu’au Vietnam.

Comme pour la plus part des Taeniura, la femelle pond de 5 à 12 œufs, .

Orthriophis Taeniurus Yunnanensis

« Le serpent-ratier à queue lignée du Yunnan »: Ses couleurs et sa pattern sont très similaires à celles du Frisei.

Il mesure entre 1m40 et 1m60. Le record est de 1m80.

Son aire de répartition en revanche est plutôt vaste, cette espèces a été recensée dans de très nombreux pays: Birmanie, Chine, Tibet, Inde, Laos, Thaïlande et Vietnam.

La ponte donne de 10 à 15 œufs.

Tous les points communs que cette couleuvre partage avec ses cousines précédemment citées, laissent supposer que le Yunnanensis serai le résultat d’un métissage, d’une hybridation entre tous les types de taeniura!

Orthriophis Taeniurus Ridleyi

« Le serpent-ratier des caverne »: Sa teinte est extrêmement différente des autres sous-espèces.Il ne dispose pas de schéma dans le dos et ses couleur varient entre le blanc beige et l’ocre. Sa tête et sa queue sont  bleu gris!

Sa taille varie entre 1m80 et 2m30.

Sa zone de répartition est limitée à la péninsule de la Malaise. Elle s’y étend de la pointe Sud jusqu’aux collines situées un peu plus au nord (Thaïlande).

La ponte est « classique » avec 7 a 15 œufs. Ici aussi les juvéniles sont beaucoup plus sombres que les adultes. Durant leur première année, ceux-ci ont la particularité de jouir d’un caractère spécialement béliqueux!

Le Ridley est surnommé le serpent des cavernes car il ne quitte jamais sa grosse massue et possède une pilosité hors norme… Meuh nannnn… En fait ce sont ses moeurs alimentaires qui lui ont valus ce sobriquet: contrairement aux autres sous-espèces qui se nourrissent principalement de rats et de souris, celui-ci a l’habitude de se poster en groupe à l’entrée des cavernes pour guetter les chauves-souris qu’il attrape en vole!

 Orthriophis Taeniurus SSP

« La Beauté bleue » ou « la Beauté jaune » font partie de la classe SSP (sous-espèce). Scientifiquement cette classe n’a pas encore été recensée. Cependant la classification de cette espèce étant en constante évolution, il est probable que ces deux beautés deviennent des sous-espèces à part entière.

La première a un schéma semblable à celui de Frisei, mais se distingue par sa sublime robe bleu acier ou bleu gris, voire même ardoise chez certaines, ainsi que et des quelques reflets iridescents à l’âge adulte. Son aire de répartition est bien large et passe par la Thaïlande, la Chine, l’Indonésie, la Birmanie, la Malaisie, et bien sûr le Vietnam! Sa taille varie entre 2m et 2m50, il s’agit donc d’une des plus grandes sous-espèce. « La Beauté bleue » est semi-arboricole, ce qui la différencie encre plus des autres sous-espèces. Les autres caractéristiques sont très proches du Frisei.

Enfin, « La Beauté jaune » est semblable à « la Beauté bleue », si ce n’est par la couleur!

Son habitat naturel

Les Taeniura sont des serpents habitués aux forêts et aux tapis de feuilles. Ils n’apprécient guère les températures trop élevées et ont besoin d’une hygrométrie soutenue.
Leur aire de répartition est tellement vaste (presque toute l’Asie), qu’il n’est pas impossible d’en croiser en ville! Ils ont également l’habitude de ce balades dans les rizières, les jardins, les lisières de forêts, dans les champs, et même dans les montagnes en altitudes jusqu’à 2000m! En résumé, Taeniura vit dans les décors typiques de vieux films de samouraïs!

Description physique générale

Les Taeniura sont de grandes couleuvres élancées dotées d’une longue queue. La section de leur corps est plus haute que large. Les écailles ventrales sont particulièrement bien développées et prévues pour la grimpette! Un terrarium arboricole est donc à prévoir: de la hauteur, branches et feuillages sont de rigueurs. La tête, qui est plutôt longue et étroite, se distingue légèrement du cou (contrairement aux pythons ou la séparation est notable).

Leurs couleurs se séparent en quatre parties:

la tête et le cou: cette partie est totalement unis, généralement verte pour les juvéniles. La couleur diffère selon l’espèce et l’âge de l’individu.

le dos: c’est la partie qui arbore les « H » ou les taches (paternes). La couleur diffère également selon les sous-espèces. Cette partie représente environ les 2/3 du corps.

la queue: elle correspond à un peut moins d’un tiers du corps! Elle est généralement noire avec des lignes jaunes.

le ventre: celui-ci est identique pour la plupart des sous-espèces: jaune crème ou blanc.

Les yeux sont noirs et parfois gris (ils deviennent bleu clair lors de la mue).
La langue est noire à bleu foncé, les naseaux sont petits mais visibles.
La particularité principale des taeniura est leur ligne post-oculaire: la  magnifique ligne noire qui maquille son oeil jusqu’au bout de sa tête. Eye-liner exagéré ou serpent gothique?! C’est typique chez les Taeniura et cela permet de reconnaitre l’espèce sans difficulté.

Comportement

Pour ce qui est du caractère, il est très changeant en fonction de l’individu. Les Taeniura ont une réputation d’être farouches mordeurs.
-« Personnellement,  j’ai vu de tout: du mou, du agressif, flemmard ou curieux! Ils finissent généralement par devenir dociles, du moins avec leur soigneur. Ma femelle est plutôt agressive, cependant elle se calme avec l’habitude, aux grès de mes manipulations. Avec d’autres personnes, elle a déjà beaucoup plus de mal! Je pense que quand on connaît son serpent on sait ce qu’il ne faut pas faire et ce qui l’énerve. » (Pierre Moisan).

Toutes les sous-espèces de Taeniura sont plus ou moins semi-arboricoles. Ce sont de très bons grimpeurs qui peuvent vous jouer des tours si vous sous-estimez leur capacité à escalader une surface même lisse. Leurs escapades « intra-terrarium » sont nocturne et/ou diurnes selon les individus!

Ils se nourrissent d’à peu près tout ce qui passe à porté de gueule: rats, souris, poussins, petites cailles, chauves-souris, oiseaux, et même des écureuils!

Ils remuent frénétiquement la queue lorsqu’ils se sentent en danger. Cette dernière est légèrement préhensile. -« Lorsque je la manipule ma femelle, comme elle est curieuse, elle s’agrippe avec sa queue: cela lui évite de tombé de mes mains » (Pierre Moisan).

Condition de maintien, terrarium et acquisition

Dans la nature, les températures peuvent varier de quelques degrés selon les aires de répartition des sous-espèces. En terrarium, il faut respecter les normes suivantes : 30° au point chaud, 25°/22° au point froid.  L’hygrométrie est importante: 60 à 90% (pour la plus part 70% est l’hygrométrie parfaite mais les Ridley nécessites plus d’humidité).

Pour ce qu’il s’agit de l’alimentation, Orthriophis Taeniura est relativement simple. Des souris adaptées à la taille du serpent, des rats si nécessaire, seront proposés une fois par semaine à une fois par mois . Préférez les proies mortes pour éviter les blessures. Il n’est pas utile de varier le miam-miam, veillez cependant à ce que les souris soient bien nourries.
Distribuez les repas individuellement, dans un boîte en dehors du terrarium. Taeniura est une espèce très vorace qui n’hésitera pas à attaquer et blesser un congénère lors du nourrissage.

Comme pour beaucoup la plupart des serpents, un couple sera logé dans un terrarium aux dimensions données de 1x1x1 (L x l x h) fois la longueur du plus grand locataire. Bien entendu, plus le terrarium est grand, mieux c’est! Ceci est cependant valable pour des individus adultes. Il faut éviter les trop grands terrariums pour les juvéniles: cela pourrai les stresser et entrainer beaucoup de conséquences fâcheuses; comme le fait de perdre ses repères et de refuser de s’alimenter. Un bon terrarium est un terrarium où le serpent peut évoluer mais pas se perdre!
Comme cité précédemment, le terrarium devra être prévu pour que les taeniura puissent grimper. Il faudra également l’aménager pour qu’ils puissent se cacher à divers endroits et s’enfouir dans le sol si l’envie leur prend. Pour cela, 10 cm de substrat sont nécessaire. Les éclats de hêtre ou de coco sont idéal. Le sable est fortement déconseillé car il favorise les infections et problèmes cutanés. Les plantes en plastique sont également les bienvenues: le terrarium n’en sera que plus beau et se rapprochera du terrain de jeu naturel des Taeniura qui s’y feront un plaisir d’y grimper et de s’y cacher.

L’acquisition d’un Taeniura ou d’un couple n’est pas à prendre à la légère, surtout si c’est votre premier reptile. En effet, c’est un serpent qui grandit beaucoup et qui peut devenir encombrant, voire gênant! Les juvéniles sont très voraces, et peuvent parfois manger plus de deux fois par semaine. Il faudra inclure les souris dans le budget et l’organisation.
Pour les tarifs, un juvénile coute environs 100€ à 150€.  Les prix peuvent grimper jusqu’à… jusqu’à des prix exagérés. Si l’on inclut le terrarium et les accessoires, au final on arrive facilement à 200/300€ de budget pour un seul animal juvénile.

Reproduction

Les concubins doivent bénéficier d’un repos hivernale. Lors ce cette période, l’idéal est de les laisser dans leur terrarium. Si cela n’est pas possible, il faut prévoir une résidence d’hiver. Une boîte en plastique fermant convenablement fera l’affaire. La durée d’exposition à la lumière et les températures devant être progressivement réduites sur une durée de 4 semaines, pour être ensuite complètement stoppée (noir complet, pas de lumière extérieure et température très douces environ 10 – 15°). Il faudra laisser de l’eau à disposition dans le terrarium, et une humidité suffisante. Cette période dure 2 a 3 mois, et peut être réalisé entre novembre et février. Le retour à la normale est étalonné sur deux semaines en augmentant graduellement la température et la lumière.

Après la sortie d’hibernation, les Taeniura ne devraient pas tarder à s’accoupler. Si les deux larrons semblent manquer de motivation, il faut alors (du viagra!) les séparés pendant une durée d’environ 2 mois, puis les remettre ensemble. Cela devrait porter ses fruits!

Durant la gestation, la femelle grossit beaucoup. Il est évidemment recommandé de la laisser tranquille au maximum. La durée de gestation est d’un mois environ (elle varie en fonction des sous-espèces). A ce stade, deux situations s’offrent à vous: laisser les serpents dans leur terrarium habituel et y installer une boîte de ponte. La seconde façon de faire consiste à mettre la femelle à part, pour qu’elle ponde tranquillement dans cette boite. Celle-ci est généralement remplie de sphaigne humide, de tourbe, de vermiculite, ou de morceau de mousse synthétique. Elle n’a généralement qu’un accès et doit ressembler a une cachette pour que la femelle se sente en sécurité.

Une fois les œufs pondus, ils sont transférés dans une boite en plastique contenant elle aussi une couche de substrat humide mais non détrempé! Une humidité adéquate est la clef de la survie des petits. Les œufs doivent être à moitié enfouis dans ce substrat puis placés dans un incubateur à 30°. La durée de l’incubation est d’environ 70 jours, elle dépend également de la température et varie quelque peu selon la sous-espèce concernée.

Les incubateurs sont en vente dans le commerce, leurs tarifs sont relativement élevés. Heureusement il est possible d’en construire soit même! –> vers le lien: Fabriquer sa couveuse.

Le maintien des jeunes est relativement simple. Au départ, ils doivent être maintenue séparément dans des petites boîtes ou terrarium. Il est ensuite possible de les maintenir ensemble, il faut cependant être attentif lors des repas: ils pourraient s’infliger de vilaines blessures, voire se manger entre eux paraît-il! Idéalement on leur donnera une rosée ou pinky après leur première mue qui intervient 3 à 4 semaines après l’éclosion. La fréquence des repas sera espacée de 5 à 7 jours. Vu leur voracité, il est possible de leur donner 2 a 3 petites souris par repas. Si tous se passe bien, vos petits protégés grandiront rapidement et gaiment! Salut!

animaux: M.C., snake-breeder, Pierre « Hiddan » Moisan

photos: Hiddan, gentilcopain

textes: Hiddan, gentilcopain