Elaphe carinata

Table des matières

 

Nomenclature

Taxonomie

Elaphe carinata –> carinata = caréné –> ses écailles sont  pointues, saillantes et rêches.

Il existe deux sous-espèces: Elaphe carinata carinata (1864) et, découverte près de 100 ans plus tard,  Elaphe carinata yonaguniensis (1962)

(Source : http://www.reptile-database.org/).

Nom vernaculaire

En français : couleuvre… heu couleuvre d’Asie? On peut dire aussi assez littéralement Serpent ratier chinois caréné. Mais en français, je dirais que l’on utilise surtout son petit nom latin.

En allemand : Taiwan stink snake… –> et oui, ça veut bien dire ça, un serpent qui pue! qui pue d’uc ! Les allemands n’y vont pas par quatre chemins. Mais on verra cela plus tard…

En anglais : king rat snake

En chinois : 王锦蛇 (Source : http://www.reptile-database.org/)

Généralités

Description et moeurs

Elaphe carinata est une couleuvre massive, généralement noir et jaune; les yeux sont brun-rouge. Elle possède de grandes écailles sur la tête qu’il lui donne des aires de cobra. Précisons peut-être pour les novices qu’il ne s’agit pas là d’un serpent venimeux. Ce que je trouve cool aussi, c’est le fait que son pattern soit irrégulier : le début de son corps arbore un réel pattern jaune avec des touches de jaune clair voire blanc, sur fond noir; tandis que la fin de son corps est plus simplement « granité », il ne reste plus que quelques touches de jaune. Il existe plusieurs localités avec des variations de tons et de pattern plus ou moins marquées. Je dirais que le miens est de la forme la plus courante en terrariophilie.

A la sortie de l’oeuf, les serpenteaux sont beiges tachetés. Au fil du temps un changement de couleur dit « ontogénique » s’opère : ils arboreront leur couleurs définitive en grandissant.

Autre particularité : la pupille n’est pas vraiment ronde, ni verticale. Peut être par manque de conviction… Plus sérieusement j’ignore tout de cette curiosité. Sorry.

C’est un serpent terrestre, discret, mais au caractère bien trempé ! Bien que les morsures défensives ne soient pas rares, celles-ci ne me paraissent personnellement pas très douloureuses à comparer par exemple avec les Boeadon pourtant beaucoup plus petits. J’explique cela par le fait que carinata mord de manière défensive pour dissuader son agresseur (comprenez par là aussi soigneur…), de petites morsures ou frappes dissuasives. Tandis que les Boaedon mordent pour nous bouffer ! Ils pincent et ne relâchent plus nos pauvres doigts qui trainaient malencontreusement près de leur gueule.

Revenons donc à ce qui leur à value le sobriquet de serpent puant… Lorsqu’il se sent menacé, qu’on essaie de l’attraper, de le manipuler, Elaphe carinata excrète un liquide pestilentiel ! En gros, on se fait pisser dessus, et ça pue… Ce moyen de défense n’est pas utiliser systématiquement et à la même fréquence par tous les individus. Je pense qu’il y a des individus plus susceptibles que d’autres, et que l’on peut « habituer » son serpent à être plus tolérant lors des manipulations.

Aire de répartition

Cette espèce se rencontre au Viêt Nam, à Taïwan, en Chine et au Japon. (Source : http://www.reptile-database.org/)

Statut

Elaphe carinata n’est pas protégé par la convention de Washington (CITES).

Cette un serpent couramment consommé en Chine, issu en partie d’impressionnante ferme d’élevage.  On trouve apparement quelques recettes ici–> http://www.dushewang.com/dawangshe/8814.html

Dans la « médecine« * traditionnelle chinoise, il fait partie des serpents dont on prélève, vivant, la vésicule biliaire. La bile est mélanger à un liquide et bue pour je ne sais quel bienfait, sûrement pour la pointe j’imagine, comme d’hab. J’avais vu une émission où la pharmacienne expliquait que le serpent ne souffrait pas, et qu’il était capable de guérir et de refaire une vésicule. Vésicule que l’on pour prélever à nouveau. On les retrouve aussi au Viêt Nam dans les fameuses bouteilles d’alcool de riz « décorative », bien que les venimeux fassent plus jolis et sont donc plus courant. Ci dessous, je pense qu’il s’agit plutôt à nouveau de médecine traditionnelle chinoise.

(photo: https://xw.qq.com/cmsid/20190802A0DFCT00, le 22.07.2021)

* vous avez remarquez? médecine entre guillemet ET en italique, plus une astérisque !

Taille

Voilà une notion intéressante! La taille! Mon envahissante passion m’oblige souvent à me tourner vers de petits serpents. Ceux-ci nécessitent moins de place. Ici, on parle d’autre chose! Avec les espèces du genres Pytas et Drymarchon, il s’agit sans doute des plus grandes couleuvres au monde, pas les plus grandes, certes, mais parmi les plus grandes. La taille d’une Elaphe carinata flirt avec les 2 mètres. Certains individus dépassent les 2.5 mètres, voire plus. N’oublions pas que plus un serpent mange, plus il grandit. Bien entendu la croissance d’un jeune est rapide et intiment lié à la fréquence de nourrissage. Celle d’un adulte sera de moins importante. Trop nourrit, un serpent adulte deviendra obèse, ce qui pourra entraîner une mort prématurée.

(photo: http://m.dushewang.com/dawangshe/2609.html, le 22.07.2021)

Longévité

J’imagine que, comme la plupart des serpents dits « ratiers », Elaphe carinata peut vivre une quinzaine d’années. Mais je fais là une simple hypothèse!

 

Maintiens

Terrarium

Cohabitation : dans le but d’éviter de retrouver un seul gros serpent… éviter de loger des carinata ensemble ! L’espèce est très cannibale.

Dimensions du terrarium : Pour un serpent terrestre, on peut donner comme règle générale: 1 x 1/2 x 1/2 de la longueur de l’animal (terrestre). On peut loger un individu subadulte dans un terra de 1.5 m dans 150 x 75 x 75 cm. Bien entendu, pour un adulte ou un jeune adulte, plus le terra est grand mieux c’est ! Chez moi, mon Elaphe carinata a le plus grand terra: 220 x ~110 x 140 cm. En cas de doute, prenez contact avec les services vétérinaires de votre canton/région.

Température : 26° à 29 ° le jour et 20° à 22° la nuit sont conseillés.

Éclairage : facultatif si le terrarium est assez éclairé par la lumière naturelle. UV non obligatoires.

Humidité :  60% – 70%. Vaporisez peut-être davantage au moment de la mue. Notez que les périodes de mue peuvent durer particulièrement longtemps chez carinata.

Substrat : Mélanges d’éclats de pin et de tourbe, avec une couche plus ou moins épaisse de feuilles sur le dessus.

Plusieurs cachettes placées point chaud et au point froid. Chez moi, mon serpent peut entre autre aller se cacher (se vautrer…) dans un compartiment sous le terrarium. Il s’agit d’un cageot fonctionnant comme un tiroir, avec, au dedans, de la vermiculite que j’humidifie de temps en temps. Ma carinata y passe le plus clair de son temps, à mon désarrois. J’avoue que j,aimerai bien l’observer plus souvent.

Un bac d’eau, suffisamment grand pour qu’ils puissent y faire trempette. Il arrive parfois que les carinata souillent leur eau.

Des branches, pour permettre au locataire de se dégourdir les…écailles. Disons pour reproduire son environnement naturel. Notez que les carinata, ou en tout mon « Sushi », car c’est comme cela qu’il se prénomme, n’est pas spécialement à l’aise en version arboricole !

 

Alimentation

Rongeurs, poussins, serpents, lézards, des oeufs aussi parait’…et apparement tout ce qui se bouffe! Il arrive même qu’ils dévorent le propres oeufs ! Ils ont un très gros appétit.

Personnellement, il m’arrive d’attacher de morceaux de coeur de boeuf aux souris. Je fais cela depuis quelque temps déjà et cela semble bien se passer. J’ai même des individus d’autres espèces qui mangent directement des bouts de coeur de boeuf simplement déposés dans leur terrarium ou agités au bout d’une pince.

Bien que très bons mangeurs une fois adultes, les bébés sont par contre difficiles à démarrer. On parle de démarrage aux lézards. Personnellement, je n’ai pas reproduit cette espèce et n’ai acquis qu’un individu de 3 ans.

 

Caractère

Serpent terrestre diurne et nocturne, discret, qui se déplace régulièrement, « tapi dans l’ombre », lorsque les environs sont calmes. Je dirais même qu’il se montre curieux : le mien regarde clairement ce qui se passe de l’autre côté de la vitre. Certains individus se montrent moins timide et ne vont pas systématiquement se cacher, et préfère se lover simplement sur le sol.

Lors des manipulations, les carinata se montre très vive et mordeur, de vraie furie ! Comme tous les serpents, certains individus sont plus belliqueux que d’autres. Comme beaucoup de serpents agressifs, on peut légèrement les habituer à être quelque peu manipuler. Personnellement je manipule de temps à autre toutes mes bêtes – je ne maintiens pas de venimeux – quelques fois à l’aide d’un crochet pour les déloger de leur cachette, et je ne crains pas les morsures. Mais chacun fait bien comme il l’entend.

En résumé, ce n’est pas un serpent pour débutant.

 

Reproduction

Je n’ai personnellement pas reproduit cette espèce.

Un conseil : gare au cannibalisme !

 

Mon avis

Je ne maintiens pas cette espèce depuis longtemps, j’ai encore beaucoup à apprendre et à découvrir. Ce que je peux dire, c’est que ce serpent, « Sushi » a rapidement pris une place particulière dans ma famille, de par sa taille et sa pugnacité, ce qu’il le rend finalement attachant !?? On les aime les sales bêtes !

Sources

http://www.reptile-database.org, 21.07.2021

http://www.jurassik-var.com, 21.07.2021

 

 

Dernière mise-à-jour : 25.07.2021